Article 1 : quelles que soient les circonstances, le pilote a toujours raison.
Article 2 : si par hasard, il s'avère que le pilote n'a pas raison, l'ARTICLE 1 entre immédiatement en vigueur.
Article 3 : si, après longue et mûre réflexion, on démontre que le pilote s'est trompé, la faute en incombe aussitôt au coéquipier dont le rôle est de prévenir toute erreur.
Article 4 : le pilote n'est jamais en retard au départ, il se remémore le réglement
Article 5 : le pilote de drague pas autour du parc fermé. Il répond obligeamment aux questions des jeunes (et jolies) villageoises.
Article 6 : avant le départ, le pilote ne boit pas. Si le pilote a bu, c'est parce qu'il avait soif, et non pas par vice.
Article 6 bis : "Boire ou conduire, il faut choisir"... Tout pilote (même chevronné) ne peut en aucun cas (même avec une dérogation spéciale du préfêt de région) sabrer le champagne de la victoire avant le départ du rallye.
Article 7 : Le pilote ne dort pas avant le départ, il se concentre.
Article 7 bis : Le coéquipier n'a, en aucun cas, le droit de s'endormir, car il prévient le pilote qui se concentre au départ de l'épreuve que le commissaire préposé inscrit patiemment les minutes de pénalisations sur le carnet de route pour "l'heure de départ dépassée".
Article 8 : Dans une spéciale, le pilote n'assure jamais et se traîne encore moins. Il prend soin de son matériel.
Article 8 bis : Si le pilote prend trop soin de son matériel, il est du devoir du coéquipier de lui signaler la présence de la "voiture balai" juste derrière eux.
Article 8 ter : En aucun cas, un pilote qui prend trop soin de son matériel, ne peut faire office de "voiture balai".
Article 9 : Le pilote ne sort pas de la route. Il se range seulement sur le bas-côté afin de ne pas géner ses petits camarades.
Article 9 bis : Si le pilote se range contre un arbre ou dans un fossé, la faute en incombe aux cantonniers qui n'ont qu'à dégager plus convenablement les abords de la route.
Article 10 : Quand le pilote franchit victorieusement la ligne d'arrivée, c'est lui et lui seul que l'on doit féliciter, puisque le coéquipier n'est, en fait, qu'un simple passager tout juste bon à changer une roue. Dans de telles conditions, il est signalé que le coéquipier n'est absolument pas obligé de se munir de notes afin de diriger le pilote (comment ferait-il, alors, pour admirer le paysage?). Il peut éventuellement, apporter un journal ou le dernier numéro du magazine de rallye préféré du pilote.
Aticle 10 bis : Mais le coéquipier ne doit en aucun cas, se munir d'un journal à seule fin de commenter le résultat final du rallye au pilote qui en est encore à prendre soin de son matériel dans l'avant dernière spéciale. Cel s'appelle de la démoralisation.
Article 11 : si le coéquipier est une coéquipière, le pilote ne doit, en aucun cas, feindre le coup de la panne en pleine spéciale....Le réglement l'interdit formellement. Tout contrevenant saisi sur le fait, se verra infligé la confiscation immédiate de l'objet du délit.
Article 11 bis: Même si le coéquipier est du sexe masculin, l'Article 11 reste toujours valable.
Article 12 : Il est formellement interdit d'insulter les spectateurs, même si ces derniers font preuves de quelques railleries envers les prétendues capacités du pilote... Mais le réglement ne prévoit pas, pour le coéquipier, l'interdiction d'apporter un fusil avec lui.
Article 12 bis : Nonobstant l'Article 12, le fusil ne doit pas servir à assouvir quelques vengeances personnelles ou éliminer les autres concurrents afin de rester le dernier en course et remporter tous les honneurs. Tout coéquiper saisi en possession d'une arme, devra justifier, avec pièces à l'appui, qu'il ne l'avait emporté qu'à seule fin de chasser pendant le rallye.
Article 13 : Tout pilote ayant abandonné, ne devra pas huer les autres concurrents pendant leur passage.
Article 14 : Tout pilote s'étant vu dans l'obligation d'arrêter son véhicule pour cause de panne, n'a, en aucun cas, le droit de continuer et finir le rallye à bord de la voiture d'un spectateur obligeant (ou, au préalable, dûment assommé).
Article 15 : Tout pilote dont la voiture ne serait, par hasard, pas tout à fait conforme aux déclarations portées sur le bulletin d'engagement, ne devra pas, afin d'échapper aux contrôles techniques, abandonner à 200 mètres de l'arrivée.
Article 16 : Tout coéquipier, dont le pilote se sera un peu trop violemment rangé sur le bas-côté en dépit des conseils de prudence prodigués par les notes, ne devra étrangler son pilote.
Article 17 : Si le pilote se perd en liaison, il ne devra pas incriminer les organisateurs en prétextant qu'ils ont mal rédigé le road-book, mais son coéquipier qui n'a pas su le lire. Après tout, les organisateurs du rallye ne sont pas responsables des fautes de frappe qui se glissent dans la rédaction des road-books.
Article 17 bis : Il est à noter qu'il ne se trouve jamais de faute de frappe dans le montant des engagements, d'où une parfaite rédaction des road-books.
Article 18 : Si un pilote doit porter réclamation à l'arrivée, il serait prudent qu'il le fasse porter par quelqu'un d'autre, car ilexiste des organisateurs irrascibles et, de surcroît, particulièrement musclés.
Article 19 : Comme en définitive, le coéquipier ne sert à rien d'autre, dans une voiture, qu'à parler interminablement et commenter les virages (ce dont le pilote, qui n'est pas aveugle, se passerait volontiers), il se verra dans l'obligation de descendre avant chaque spéciale, de façon à ne point irriter le pilote ou le géner dans ses évolutions.
Article 20 21 22 et la suite.... : Tout pilote, même chevronné, n'ayant pas observé les prescriptions citées ci-dessus, se verra dans l'obligation express de payer un pot à ses petits camarades de courses.